ÇA Y EST, LA CHASSE EST OUVERTE !
C’est le même rituel quand arrive les fêtes de fin d’année : les enfants sont chassés, traqués. On leur fait les yeux doux. On ratisse les quartiers, les rues, les ruelles. On offre des primes à ceux qui ramèneraient le plus de gosses. Des racoleurs, des bénévoles sont engagés. Et comme si ça ne suffisait pas, on fait appel aux parents (sans scrupules, soulignons-le) afin qu’ils livrent les leurs. Ces scènes pourraient laisser penser, aux « profanes », que des sacrifices humains s’y préparent à grande échelle ou bien encore que des reconstitutions de scènes de rafles de négriers s’y déroulent. Nenni ! Il n’en est rien. Il s’agit ici de nécessiteux, d’orphelins, de démunis que la Société a méprisé, ignoré, a laissé végéter pendant 358 jours le ventre vide, en guenilles. Et voilà qu’à l’aube des fêtes, elle se rappelle qu’elle a des enfants affamés, en loques, abandonnés à eux-mêmes, en son sein. Alors, elle les fait sortir des oubliettes, les lave, les habille, les ...