Il est 6h 37mn et 13sec.

Je suis dans le train, quelque part entre Angers et Nantes. Dans la voiture dans laquelle je me trouve, la moitié des passagers est endormie et l'autre a les yeux rivés sur les écrans des smartphones. Je fais, évidemment, partie de la deuxième catégorie. Un passager est assis en face de moi ; un black. La cinquantaine, les cheveux grisonnants, en costard trois pièce, un attaché-case estampillé Roméo Gigli bien en vue. Un banquier ou un pasteur oisif qui se rend à un séminaire, me dis-je. Un bip qui fait sursauter les passagers retentit de son phone. C'est une notification whatapps. Il ouvre le message. C'est là que les choses se gâtent. Car le message qu'il a reçu est une vidéo qui se lance automatiquement. Des cris, des râles, des grognements, des gémissements de plaisir s'échappent de la vidéo. Katuka mou ndila, Sodome et Gomorrhe ni mpangui comme on dit en lari. Le gars paniqué appui precitamment sur l'écran tactile. Pas de chance pour lui, l'écran est bloqué, figé. C'est le bug. Les personnes qui dormaient ouvrent les yeux, curieuses et sûrement titillées. Ce scénario dure depuis dix secondes. Dix éternelles secondes. Puis le gars décide d'arracher violemment la batterie. Ouf !

Sans qu'on l' ai demandé quoi que ce soit, il se mets à se justifier : on a piraté mon compte, on a piraté mon compte ! In petto, je lui réponds : katuka, beno ni bo na bo !


Morale de l'histoire.  Vous qui aimez envoyer des vidéos salaces à vos amis, avertissez-les quand même d'un petit mot ou d'un pictogramme. Vous aussi qui raffolez qu'on vous envoie ce genre de vidéo, évitez de les ouvrir devant les gens.

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