Recrute Pleureuse professionnelle
Jadis, les africains pleuraient leurs morts. Non seulement ils les pleuraient mais ils savaient le faire avec art et manière. Lors d'un décès, c'est tout le monde qui s'y mettait : famille, amis, voisins ... Et cela ne suffisait pas. On faisait aussi appel aux pleureuses professionnelles. Ces dernières n'étaient payées que pour pleurer. Et il fallait voir le boucan qu'elles faisaient. Si une seule femme, déjà, c’est très bruyant, alors, je vous laisse imaginer le nombre de décibels qu'elles émettaient lorsqu'elles se mettaient à dix, en pleurs. Ce bruit avait pour avantage d’attirer les habitants des contrées voisines et ça donnait une certaine considération V.I.P aux funérailles . Plus vous étiez riches ou nobles et plus il vous fallait de pleureuses. Il existait même des mozikis de pleureuses et le trophée de la "larme d'or de la meilleure pleureuse". C'est dire !
Puis sont arrivés les jésuites qui nous ont fait croire que c'était mauvais de pleurer les morts, que cela attirait les mauvais esprits, que c'était une perte de temps, que nous devrions laisser les morts enterrer leurs morts (sic)... Et bizarrement ç’a marcher ; nous nous sommes désintéressés de nos morts, nous les avons diaboliser. Pour preuve, il n y a qu'à se rendre dans une veillée mortuaire au Congo et vous verrez la métamorphose flagrante: on pleure le moins possible car si vous pleurez trop, on est capable de vous accuser d'avoir vendu l'âme du défunt aux francs maçons et autres mindzoulas. Si vous vous hasardez de tomber dans les vapes, on dira que c'est l'âme du défunt qui réclame justice, si vous fondez trop en larmes, on dira que c'est parce que vous n'avez pas cotiser comme tout le monde...bref trop pleurer devient suspect. Nous sommes devenus indifférents
Le plus surprenant ce sont les ngandas qui sont pleins à craquer, lors des veillées mortuaires. Souvent le propriétaire du nganda le plus proche se frotte les mains car c'est une aubaine pour lui, il sait qu'il va pouvoir quadrupler son chiffre d'affaires du mois. Il y a des gens comme ça qui te disent qu'ils vont à la veillée mais n'y mettent pas pied se contentant de s'arrêter juste que dans le bar le plus proche qui se trouve parfois en face de la maison du défunt. Et c’est normal, les gens s’en fichent tant qu’ils offrent une double ou triple tournée
Ainsi, pendant que les africains négligent leurs morts et transforment les veillées mortuaires en lieux festifs, de ripailles, de rencontres, les occidentaux, eux, sont revenus à la raison et se sont remis à honorer les leurs. Car ils ont compris qu'un mort ça pouvait rapporter gros : buzz médiatiques, diffusion en direct, audimat, vente de fleurs et de bougies, consultation chez le psy, remontée dans les sondages pour les politiciens ...
Et aujourd'hui, qu'observons nous ? Ces mêmes africains là qui ont négligé leurs morts, les voilà qui se la ramènent, en grande pompe, reprochant aux autres de trop pleurer les leurs et de ne pas en faire assez pour les nôtres.
Arrêtons avec l’assistanat mortuaire !!!!!
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